Référence :219508

Vie de Marie Leczinska princesse de Pologne, Reine de France et de Navarre

AUBLEL DE MAUBUY (Jean-Zorobabel)

Paris, J.-B. Brunet et Demonville, veuve Duchesne, Ruault, 1773 in-8, titre gravé par J.-J. Pasquier, 136 pp., avec un frontispice gravé par Potar d'après Pressois, maroquin vieux-rouge, dos lisse cloisonné et orné de têtes de cheval dorées, encadrement de triple filet doré sur les plats avec fleurons et têtes de cheval en écoinçon, simple filet doré sur les coupes, tranches dorées, guirlande dorée en encadrement sur les contreplats, gardes doublées de tabis bleu Petite déchirure au f. 27-28, sans atteinte. (reliure de l'époque).

Unique édition. On comprend mal pourquoi le nom de l'auteur est presque toujours retenu comme Aublet de Maubuy, alors que l'orthographe du titre est clairement Aublel ; peut-être parce qu'Aublet figure sur d'autres titres de l'auteur : dans tous les cas, le personnage est peu connu, en-dehors de sa qualité d'avocat au Parlement de Paris et d'un séjour qu'il avait effectué en 1752 à la Bastille, sans doute dans le cadre des controverses religieuses.Le privilège renvoie à celui donné pour les Vies des femmes illustres de la France, série que l'auteur avait commise en 1762-1768 en six volumes, mais qui venait de connaître une réédition cette même année 1773 en sept volumes et dont notre texte constitue le dernier, ce qui explique la distance entre la mort de la Reine (1768) et sa biographie.Quérard I, 114 (donne 1774 comme date d'édition). Cioranescu, XVIII, 8719. Exemplaire enrichi de : 1. Une gravure à la gloire de Louis XV ("Médaillon de Louis XV le Bien-aimé présenté dans le temple de la gloire par l'immortalité"). Paris, Mondhare, s.d. - 2. Une poésie manuscrite introductive rédigée sur des feuillets de garde ajoutés au début du volume : "De Léczinska vous demandiez l'histoire : / Chacun, ma chère tante, avec des soins jaloux / S'empressa vainement de la chercher pour vous : / Mais de l'avoir trouvée enfin j'aurai la gloire". - 3. Des chansons également manuscrites recopiées sur des feuillets rajoutés "in fine". - 4. Une poésie finale légendant un chiffre dessiné à la plume et qui clôt l'exemplaire : "Regardez encore, chère tante, / Ces signes avec art tracés. / Les lettres que je représente / offrent deux chiffres / enlacés. / Ce ne sont pas là des mystères, / A mon nom le vôtre est lié : / Vous voyez dans ces caractères / Le symbole de l'amitié".Bel exemplaire aux armes d'Anne-Yvonnette-Marguerite-Esther de Rivié de Riquebourg (1723-1798), dame d’accompagnement de Madame Adélaïde de France, qui avait épousé en secondes noces (1749) le maréchal de camp Louis de Gouy d'Arsy (1717-1790). La tête de cheval appartient aux armes des Rivié, et c'est pour cela qu'elle est reproduite au dos et en écoinçon sur les plats. En 1772, la marquise, qui était héritière d'une immense fortune des chefs de son père et de son frère décédé mystérieusement en 1753, demanda la séparation de corps. Son mari, qui n'en voulait à aucun prix, se fit défendre par le célèbre avocat Simon Linguet. Celui-ci, qui faisait ses débuts à la barre avec cette affaire, gagna sa cause au Parlement et au Châtelet, par arrêt rendu le 17 février 1773.O.H.R. 1027 (cite précisément notre ouvrage). Il semble que ce soit la seule attestation de ces armes en bibliophilie.On joint : une lettre dactylographiée en date du 19 décembre 1975 et adressée à W. Clouth. Le destinataire (non mentionné) y fait allusion au don de l'ouvrage fait par Clouth le 24 juin 1955 : "La reliure armoriée aux armes de la marquise de Gouy d'Arcy dont vous m'avez fait présent le 24. 6. 55 serait là pour me rappeler les moments un peu inquiétants que nous avons vécu ensemble à Lyautey". L'endroit évoqué peut désigner à l'époque soit un quartier d'Oran, soit la ville marocaine de Port-Lyautey (Kenitra), mais on ne peut guère identifier les personnages de la lettre.

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